ABN AMRO Private Banking en Belgique : la voie vers la récession requiert de la patience de la part des investisseurs
- L’économie résiliente a donné une impulsion aux marchés boursiers au premier semestre 2023
- La récession se fait attendre mais semble inévitable en raison des taux d’intérêt élevés
- La contraction attendue justifie la sous-pondération des actions et une attitude plus positive à l’égard des obligations
Bien que récemment, l’économie ait mieux résisté qu’on ne le pensait, la politique monétaire restrictive devrait conduire à une récession modérée. C’est ce qu’écrit ABN AMRO Private Banking en Belgique dans sa Stratégie d’investissement pour le second semestre 2023, intitulée La patience est de mise.
« L’économie a mieux résisté que prévu », affirme Erik Joly, économiste en chef chez ABN AMRO Private Banking en Belgique. « En décembre, nous avions prédit que l’attention des investisseurs passerait de l’inflation à la récession. Cette évolution est en cours, mais elle prend plus de temps que nous ne l’avions imaginé à l’époque. La croissance a ralenti, mais l’économie ne se contracte pas encore. Par conséquent, la voie menant à la récession requiert de la patience – et de la prudence – de la part des investisseurs. Un positionnement défensif des portefeuilles est donc recommandé. À l’heure actuelle, nous privilégions les obligations aux actions. »
L’impact des hausses des taux d’intérêt devient perceptible (en différé)
ABN AMRO Private Banking s’attend à un ralentissement significatif de la croissance économique dans la période à venir. Dans ce contexte, la banque souligne les tendances en matière d’octroi de crédits : les banques durcissent leurs conditions de crédits et la demande de prêts diminue rapidement. Ces tendances laissent penser que de nombreuses économies développées sont confrontées à une récession pour le moins modérée.
Avec la baisse rapide de la demande de prêts, les premiers effets du resserrement monétaire par les banques centrales deviennent visibles. Bien que la fin des hausses des taux d’intérêt soit en vue, il faudra peut-être attendre un an avant que le plein impact de ces taux d’intérêt plus élevés se répercute dans l’économie, estime ABN AMRO Private Banking en Belgique. La plupart des hausses de taux d’intérêt ayant été introduites au second semestre de l’année dernière, la banque s’attend à ce que le second semestre 2023 soit probablement difficile sur le plan économique.
Qu’est-ce qui est intégré par les marchés boursiers ?
ABN AMRO observe que les marchés boursiers ont démarré l’année sur les chapeaux de roue, notamment parce que les bénéfices des entreprises se sont avérés stables. En termes de valorisation, les actions ne sont pas bon marché pour l’instant. Et la prime de risque sur les actions (le rendement supplémentaire qui s’ajoute au taux sans risque) est trop faible, en particulier aux États-Unis. La banque privée en conclut que les marchés boursiers n’ont pas encore pleinement intégré une récession.
La banque estime également que les attentes du consensus concernant les bénéfices des entreprises sont trop optimistes.
Erik Joly : « Les analystes s’attendent à ce que les bénéfices des entreprises aux États-Unis et sur les marchés émergents se redressent au cours du second semestre de cette année. Nous estimons ce pronostic trop optimiste. Le resserrement de la politique monétaire a des conséquences, qui seront de plus en plus perceptibles tant par les entreprises que par les consommateurs. Nous pensons donc que les bénéfices des entreprises vont baisser. »
Sous-pondération des actions, préférence pour les secteurs défensifs
Dans ce contexte, ABN AMRO Private Banking conserve un positionnement défensif. La banque est sous-pondérée en actions. Au sein de cette catégorie d’investissements, elle préfère le secteur IT et des secteurs défensifs comme la santé. La banque se montre moins positive vis-à-vis des secteurs des institutions financières et des produits et services de luxe. Au niveau régional, les actions des marchés émergents sont privilégiées par rapport aux actions des marchés développés.
Les obligations de qualité peuvent faire office de tampon
Alors que les marchés boursiers n’ont pas encore pleinement intégré une récession, l’inversion de la courbe des taux suggère que les investisseurs obligataires prennent en compte une contraction économique, note ABN AMRO. La banque observe toutefois que la situation sur les marchés obligataires est quelque peu ambiguë : les primes de risque sur les obligations sont encore faibles, ce qui indique que les investisseurs obligataires ne s’inquiètent pas encore beaucoup des dégradations de la solvabilité ou des faillites.
Dans l’ensemble, ABN AMRO Private Banking maintient une pondération neutre des obligations. La banque s’attend toutefois à ce que les investisseurs obligataires commencent à bénéficier de la baisse de l’inflation.
« Si l’inflation continue de baisser et que les taux d’intérêt finissent par diminuer, les obligations devraient en profiter. Sur le marché obligataire, nous privilégions les obligations de haute qualité, comme les prêts d’État plus sûrs. Les obligations de qualité peuvent en effet faire office de tampon lorsque les marchés financiers sont très volatils. En revanche, nous émettons des réserves quant aux obligations plus risquées, comme les obligations d’entreprises high yield », précise Erik Joly.
Devises : faible potentiel de hausse pour l’euro par rapport au dollar
À partir des niveaux actuels, ABN AMRO ne voit qu’un potentiel de hausse limité – et peut-être une certaine faiblesse – pour l’euro par rapport au dollar américain (EUR/USD). Les marchés des taux d’intérêt tablent toujours sur des baisses significatives des taux d’intérêt de la part de la Réserve fédérale en 2023. Or, la banque privée prévoit que la Réserve fédérale ne commencera à assouplir sa politique monétaire que d’ici la fin de l’année et que les baisses des taux d’intérêt pour 2023 seront également largement intégrées par les marchés des taux d’intérêt. Cela devrait soutenir quelque peu le dollar. Toutefois, la tendance à long terme pour l’EUR/USD reste positive tant que le taux est supérieur à 1,0450, et la banque prévoit un taux de 1,10 pour la fin de l’année.
À propos d’ABN AMRO Private Banking Belgique
En Belgique, ABN AMRO Private Banking est au service des particuliers et des entreprises disposant d'un patrimoine important. Notre mission, « Banking for better, for generations to come », nous guide dans tout ce que nous faisons. Notre siège social belge se trouve à Anvers. ABN AMRO Private Banking dispose également de bureaux à Bruges, Bruxelles, Tournai, Gand, Hasselt et Courtrai. Pour plus d’infos, rendez-vous sur www.abnamroprivatebanking.be ou www.abnamro.be.